Ces rencontres multiples permettent de découvrir des expressions d’artistes africains. Elles sont parrainées par l’écrivain malgache Raharimanana et sont organisées par le Réseau Afrique 37 (collectif départemental des associations de coopération avec l’Afrique).

Une dixième édition, le miracle bénévole…
Plumes d’Afrique en sa dixième édition, en plus de vingt ans d’existence, cela se célèbre, se doit d’être une fête. Et toujours la résilience pour un partage de savoir et de culture. Un partage porté vaille que vaille par une équipe bénévole, dans un contexte où la culture s’avère plus que nécessaire, malgré des moyens en diminution et des tensions géopolitiques de plus en plus tendues, comme le témoigne les difficultés pour la venue de la Cie de slameurs AFRIKAN’DA, du fait de la difficulté d’obtenir des visas pour les artistes du Burkina Faso, du Mali et du Niger, impactant de fait notre programmation – situation injuste où ce sont les artistes et la culture qui doivent faire face aux tempêtes provoquées par les relations toujours peu apaisées entre la France et les pays africains, un sujet qui assurément nourrira les débats, notamment avec l’auteure nigérienne Antoinette Tidjani Alou (Mano de l’autre bord, éditions Project’îles), mais aussi avec Pascal Blanchard et Souleymane Gassama, dit Elgas, deux présences que le Festival a eu enfin l’occasion de concrétiser, à travers la réflexion sur le passé colonial et les relations actuelles.
Dixième édition, avec une insistance certaine sur les voix féminines, Osvalde Lewat (France/Cameroun), Jennifer Richard (France/USA), Marie Ranjanoro (Madagascar), Aminata Ouattara, ou encore la chanteuse marocaine Malika Zarra, la danseuse malgache Gwen Rakotovao, la cinéaste burkinabè Appoline Traoré, sans oublier la grandiose Léonora Miano au Théâtre Olympia de Tours (Ce qu’il faut dire, mise en scène de Stanislas Nordey).
Des contes, comme de coutume, des interventions en milieu scolaire, des concerts, des pièces de théâtre. Mais aussi la mise en place d’un salon des Plumes d’Afrique (Hôtel de Ville de Tours) où se tiendra aussi le temps fort du festival, avec des rencontres d’auteurs, des signatures, des débats, des conférences abordant les écritures féminines, les relations France-Afrique, l’éducation par les femmes, etc.
Dixième édition, avec toujours le soutien sans faille de la région, proposant cette fois-ci un focus sur la Mauritanie, avec la venue des auteurs comme Sophie Caratini, Mbarek Ould Beyrouk, Fanta Dramé, le tout animé par Bios Diallo. Une dixième édition où nous serons rejoints aussi par la ville de Bléré, enthousiaste et ouvrant d’autres perspectives de rencontre au festival. Une dixième édition avec une véritable programmation du Bateau Ivre, entre concerts, ateliers et performances.
On marquera aussi la présence fidèle de figures historiques du festival, Wilfried N’Sondé, Kossi Effoui, Yahia Belaskri, et votre serviteur, Raharimanana.

Et des installations (La Voix, le Loin, Raharimanana), et des expositions (Riz-Zébu, deux emblèmes de Madagascar, Touraine-Mada), ou la Maroquinerie Touareg, tout un art (Rivière)
Et j’en oublie… Le festival remercie la Région, les villes partenaires, et en particulier la ville de Tours qui accueille le temps fort, remercie le CCN, le cinéma studio, PSV films et tous les autres partenaires qu’on ne peut citer tous, remercie tous les bénévoles qui permettent d’édition en édition à ce que les expressions africaines continuent de circuler, malgré les visas, malgré les frontières, malgré les politiques coercitives. Plumes d’Afrique continuera de défendre les échanges, de pays en pays, de continent en continent.
Raharimanana

 

La troupe togolaise Afuma, superbes artistes circassiens sur échasses.